Le multiculturalisme et les droits des minorités?

La philosophie moderne de la religion traite de la relation entre religion et politique. Parmi d'autres raisons, cet intérêt a émergé de rencontres entre les différentes religions et des désaccords sur ce que doit être le rôle de la religion dans une société séculière et laïque. Certains des débats principaux portent sur le multiculturalisme et les droits des minorités, et sur la religion dans l'espace public, mais le thème apparaît également dans le débat pour déterminer si des solutions alternatives religieuses à la théorie évolutionniste devraient être incluses ou non dans les cours de biologie dans les écoles.

Beaucoup pensent que c'est un principe de toute société démocratique moderne que tous les citoyens devraient avoir les mêmes droits et bénéficier de l'égalité des chances, et que personne ne devrait être victime de discrimination pour des raisons d'origine ethnique, de sexe, d'orientation sexuelle ou de religion. Cependant, dans certains cas, il semble que traiter les gens différemment est nécessaire pour les traiter de manière égale. La Grande-Bretagne a exempté les Sikhs de l'obligation de porter un casque sur une moto. Leurs grands turbans font qu'il leur est impossible de porter des casques, et la loi les avait donc empêchés d'avoir des emplois impliquant de conduire des motos. Rapidement des opinions contraires se sont élevées quant à décider où tracer la ligne de partage pour autoriser des exceptions fondées sur des règles relevant de considérations religieuses. Les questions liées au multiculturalisme conduisent à des débats fondamentaux (sur l'égalité, la tolérance et la justice) en philosophie politique.

The text is a rewrite of an English draft version of an introduction to Horisont - a textbook for the Danish upper-secondary school RE, edited by Associate Professors Annika Hvithamar and Tim Jensen, and Upper-Secondary School teachers Allan Ahle and Lene Niebuhr, published by Gyldendal, Copenhagen 2013. The original introduction was written by Annika Hvithamar and Tim Jensen based on the contribution of C. Shaffalitzky de Muckadell.

LA RELIGION DANS L'ESPACE PUBLIC?

Dans le débat public, on rencontre l'affirmation selon laquelle le religieux est trop présent dans la sphère publique, mais que signifie un tel énoncé? Qu'est-ce que "l'espace public" ? Et qu'est-ce qu'on entend par «religion»? L'idée de «la religion dans l'espace public" n'est pas aussi simple qu'il y paraît, et il est donc difficile de savoir qu'est-ce qui exactement est "de trop". Peut-être que ce sont les cloches de l'église qui carillonnent; peut-être les vêtements religieux, peut-être le recours aux arguments religieux dans le débat politique. D'ailleurs, qu'est-ce qu'un vêtement religieux? Le port du foulard peut être motivée par la religion, mais il peut aussi être une question de mode, de tradition, une provocation ou quelque chose d'autre encore. Une autre difficulté est la manière dont on justifie un point de vue. Pourquoi les arguments religieux ne sont-ils pas autorisés dans les discussions politiques? Il est très difficile d'établir un critère pour exclure des arguments religieux sans créer une culture du débat très indifférenciée. Si quelqu'un affrme que les arguments religieux ne comptent pas parce qu'ils ne sont pas fondés sur des preuves scientifiques, cela signifie que vous ne pouvez pas plus utiliser les arguments fondés sur l'idéologie ou sur la tradition historique.

Les théories religieuses dans l'enseignement de biologie?

Selon la théorie de l'évolution, le développement d'espèces animales peut être expliqué biologiquement. Seuls les animaux les mieux adaptés survivent quand il n'y a pas de ressources pour tous. Cela peut expliquer le développement des espèces au fil du temps, si on le compare à la connaissance de la génétique. La théorie est étayée par la découverte de fossiles et par des tests empiriques.

La théorie de l'évolution a causé un choc quand Charles Darwin (1809-1882) l'a formulée pour la première fois. Elle implique que l'homme est aussi un animal, avec les grands singes comme ancêtres de l'homme. A cette époque, tout comme maintenant, il y a eu des critiques de cette théorie qui proposaient des alternatives religieuses aux théories de l'évolution (avec à la fois des exemples chrétiens et musulmans). Ces alternatives affirment que Dieu a créé les espèces (et les êtres humains). Cette conception est appelée créationnisme. Des critiques moins radicales de la théorie de l'évolution ne prétendront pas imposer une alternative religieuse, cependant, elles évoquent certains micro-organismes, qui peuvent être produits par un «concepteur intelligent", car la théorie de l'évolution ne peut pas fournir de bonnes explications pour l'apparition de ces organismes complexes .

Un prolongement de ces discussions se manifeste dans le débat sur ce que les enfants doivent apprendre à l'école. Serait-il acceptable de présenter aux élèves des solutions de rechange de type religieux à l'évolutionnisme dans les cours de biologie? Certains estiment que c'est la solution la plus appropriée, parce que les enfants peuvent alors entendre les deux points de vue. D'autres sont d'avis que ce n'est pas acceptable parce que la religion ne fait pas partie des cours de biologie, ou parce que les enfants ont besoin de connaître la meilleure explication, et non pas des idées qui ne sont pas susceptibles d'être soumises à évaluation.

The text is a rewrite of an English draft version of an introduction to Horisont - a textbook for the Danish upper-secondary school RE, edited by Associate Professors Annika Hvithamar and Tim Jensen, and Upper-Secondary School teachers Allan Ahle and Lene Niebuhr, published by Gyldendal, Copenhagen 2013. The original introduction was written by Annika Hvithamar and Tim Jensen based on the contribution of C. Shaffalitzky de Muckadell.